Culture : Développement de l’humanité de l’homme par le savoir. Ensemble des aspects intellectuels, artistiques et des idéologies d'une civilisation ou d'un groupe particulier. Source : Larousse.
« Dans notre monde déspiritualisé, la culture est encore la dernière chose qui nous permette de dépasser le monde quotidien et de réunir les hommes. » Eugene Ionesco.
La crise a révélé une logique de hiérarchisation des besoins telle la pyramide de Maslow qui différencie les besoins primaires des autres. Dans ce schéma, la culture est reléguée au rang de superflue et s’est vue qualifiée de « non-essentielle ». Pourtant, c’est elle qui nous permet d’exister autrement que de façon purement primaire. La culture est l’objet de nombreuses réflexions philosophiques, elle construit la société, les hommes, et est un chemin vers le bonheur, le dépassement de soi. Ce projet entièrement numérique, accessible via un QR code, a été placé devant le parlement européen, l’Europe étant égale face au traitement réservé à la culture. Celle-ci a été interdite, le plaisir immatériel prohibé sur l’ensemble du continent, seul le montant des amendes variait. Ce projet se présente comme une vision de l’impact de cette nouvelle façon de penser la société.
« Allons au théâtre » est une réalisation qui a été pensée avant la réouverture des théâtres, toujours inaccessibles alors. J’ai repris le symbole « loading » qui signifie l’attente du chargement d’une vidéo. Mais il ne charge rien, inutile, il tourne dans le vide, symbolisant une attente sans limite. Le noir du fond rappelle le noir dans lequel est plongé le théâtre avant une représentation, ici il domine dans l’attente.
« Attention ça va commencer » reprend aussi les codes du spectacle par son titre évocateur. Elle s’inscrit dans le même registre qu’« allons au théâtre » mais le constat est plus direct. Il n’y a pas d’attente mais une vérité brute. Les projecteurs ne peuvent plus rien éclairer. Le rideau est tombé sur la culture.
“The new theater” aborde la thématique du virtuel et ses limites. Le spectacle vivant est comme son nom l’indique vivant : Ce qui fait le théâtre c’est ce direct, cette proximité impossible à reproduire virtuellement. La culture n’a plus qu’un public à distance numérique, respectable et intangible. Le numérique, même s’il a pu ouvrir d’autres voies dans le champ de l’art, s’est souvent mué en une simple captation et retransmission du spectacle. Dans une vision cynique, ce travail met en lumière l’absurdité de la situation, ou le théâtre est vidé de tout essence et ou l’interaction avec le public ne se résume plus qu’a presser un bouton. L’extrait de pièce qui s’affiche appartient à « En attendant Godot » spectacle connu du théâtre de l’absurde, durant lequel les personnages sont dans une attente insensée et infinie.
« Etranges écritures” regroupe 2 travaux. Le premier en arrière-plan joue avec les mots en cachant la négation. Faire société, c (e n’ )est (pas) rester chez soi travailler et consommer. La première lecture renvoi à l’injonction qui nous est faite dans la réalité. Le modèle de société qui nous est actuellement imposé. La seconde lecture va à l’encontre de ce modèle, et rappelle que même en temps de crise, il y a d’autres façons de penser la vie en société et les besoins communs. Le message qui s’affiche en grand a aussi deux lectures : « L’Homme est essentiel à l’Art » il faut des hommes pour créer l’art. « L’Art est essentiel à l’Homme » car pour faire des hommes il faut de l’art, la culture a fait les hommes.
« Et Après » est la seule réalisation faites après l’ouverture des théâtres. Elle interroge sur un possible retour à cette situation. Un compte à rebours s’affiche, montrant le temps qu’il reste avant une possible fermeture. Le « plan d’été » reste un plan d’été, après septembre rien n’a été décidé, les seules certitudes que nous avons sont fébriles et ont une durée incertaine.
Sur-consumation » est un ensemble d’illustrations poétiques. Durant la pandémie, la société de surconsommation matériel prime sur l’immatériel. Pendant que les restrictions frappaient tous les secteurs , le monde de la culture réduit au rang de « superflue » se consumait. L’illustration finale est à double sens. Il y a ceux dont le regard est un regard de soutient. Et ceux dont le regard est indifférent. Le néant est symbolisé par cette phrase « non essentielle » qui envahit l’écran jusqu’à avaler/engloutir/effacer complètement la culture.